Il est souvent intéressant de tourner son regard vers d’autres pays afin de voir comment ils règlent certains problèmes qui nous préoccupent ici même, au Québec. Nous aimerions ici parler d’un problème qui semble présent partout, à savoir les rapports entre le maintien à domicile et l’hébergement, le choix que prend une société entre l’une ou l’autre de ces alternatives, et la présence, entre les deux, de « formules alternatives » d’habitation.
Entre domicile et hébergement, le cœur balance !
Il suffit de lire un seul article provenant de France pour constater que le débat entourant le choix entre le maintien à domicile et le placement est d’actualité un peu partout. Mais chaque pays semble privilégier l’un ou l’autre. Dans cet articles, le maintien à domicile et l’hébergement sont en effet vus comme « l’hégémonie des deux formes traditionnelles ». C’est dire l’importance que revêtent ces deux formules en France. Et s’il y a d’autres modes d’habitation pour aînés (comme on va le voir à l’instant), maintien à domicile et hébergement sont vus dans cet article comme les « alternatives majoritaires ».
Or, il semble malgré tout que dans plusieurs pays d’Europe, l’une des deux alternatives ait tendance à prendre le dessus sur l’autre. Ainsi, en France,
C’est bien le maintien à domicile qui devrait être favorisé dans les années à venir. (1) |
Et il semble que la prévalence du maintien à domicile sur l’hébergement soit aussi le fait de l’Italie et des Pays-Bas. Mais, à l’opposé, les pays du Nord favoriseraient l’hébergement.
Mais il est intéressant de noter qu’aucune des deux alternatives ne semblent (du moins si l’on se fit à cet article) être la réponse définitive au problème. Chaque pays aborde le problème du vieillissement de la population à sa façon :
Si aucun pays européen n’a en la matière trouvé la pierre philosophale, dans l’ensemble, nos voisins acceptent mieux que nous la diversité dans les modes d’hébergement et sont moins dans une logique de cloisonnement. (1) |
Par exemple, contrairement à la France, la Belgique autoriserait la coexistence de personnes âgées et de personnes handicapées et l’Angleterre classerait les résidences comme des logements et non des établissements spécialisés.
Mais malgré tout, entre les deux « alternatives majoritaires », l’article donne la part belle aux « formules alternatives » d’hébergement qui méritent d’être prises en considération.
Les formules alternatives
Ces formules alternatives sont appelées en France « Établissement d’hébergement pour personnes âgées » (EHPA). Elles sont de différents types : logements foyers, résidences pour personnes âgées, résidences groupées, immeubles intergénérationnels… Mais l’article consulté nous suggère les points suivants :
- Les EHPA sont une réponse à une évolution démographique que l’on constate, du reste aussi au Québec : en gros, les gens ont moins d’enfants et les personnes âgées vivent plus longtemps.
- L’avantage des EHPA semble être de se situer entre le domicile et l’hébergement. Dans l’article, on parle ainsi de « solutions hybrides » :
Pourtant, des solutions intermédiaires existent, qui tentent de mêler les atouts de chacune des deux alternatives majoritaires(1) - Les EHPA sont une réponse non pas à la dépendance des personnes âgées mais à leur fragilité. La nuance est importante. L’auteur note en effet que l’évaluation tient le plus souvent compte de la dépendance des personnes âgées, alors que le senior de demain serait plutôt « un octogénaire autonome, mais fragile ».
- Le choix des formules alternatives semble être au moins pour une part, une question de culture. Ainsi, par exemple,
Les « villages des vieux » à l’américaine ne fonctionneraient pas en France. Alors, la solution résiderait davantage dans la mutualisation des moyens entre différentes structures. - Il faut aussi faire attention aux modes. Dans l’article, on parle par exemple des immeubles intergénérationnels, qui laissent un peu froid la personne questionnée :
Ca n’est pas parce que l’on rassemble des jeunes avec des vieux que ça marche. Et puis, l’esprit pionnier qui anime souvent les premiers résidents peut disparaître avec les suivants. Dans quelle mesure ce type de solution n’est-il pas un peu gadget ? - Enfin, certaines formules semblent mal vieillir…
Beaucoup de conseils généraux ont condamné les EHPA car leur parc, qui s’est construit dans les années 1970, a été mal entretenu et aujourd’hui vétuste. Et aujourd’hui, beaucoup de services rendus à l’origine y ont été supprimés, car jugés économiquement insoutenables. C’est regrettable, car ils constituent une alternative intéressante, qu’il faut conserver en modernisant le concept et le bâti, et en travaillant sur les services |
Que dire de tout de ceci ?
Ce que nous suggère cet article est en tout cas que les résidences pour personnes âgées, en tant que formules alternatives, sont là pour rester et se développer et que l’expérimentation semble nécessaire afin de trouver la ou les formules les plus concluantes. Le reste est une question de culture qui déterminera, dans un pays donné, la forme (ou les formes) que prendront l’habitation pour aînés à l’avenir en fonction des choix de société.
Les gestionnaires de résidences pour aînés du Québec tentent de s’ajuster à une population vieillissante en sondant ces gens afin de leur offrir ce qu’ils désirent. Se référer à un article provenant d’un autre pays a l’intérêt de nous faire prendre conscience que les problèmes liés au vieillissement sont partout présents. Ce qui change, c’est sans doute la réponse à ces besoins, qui sont en fonction des ressources, bien sûr, mais aussi de la culture. Les gestionnaires de RPA du Québec sont donc invités à poursuivre leur recherche d’une formule d’habitation pour aînés qui répond le plus possible aux besoins des Québécois âgés (qu’ils soient de souches ou non).
REFERENCES
(1) FAURE, Olivier, « L’hébergement des seniors et les modes de prise en charge alternatifs » (non paginé)
http://www.lenouveleconomiste.fr/lesdossiers/lhebergement-des-seniors-et-les-modes-de-prise-en-charge-alternatifs-14682/
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