C’est bien connu qu’une ville, accueille des gens d’âge, de culture et niveau social divers. Or cette hétérogénéité des villes amène forcément une inégalité en matière d’accès aux ressources urbaines, certains quartiers étant mieux pourvus que d’autres. D’où une inégalité évidente entre les citadins.
Les géographes utilisent différents concepts pour décrire ce phénomène. Ainsi,
On évoque souvent cette distribution inégale des différentes catégories sociales dans l’espace urbain en utilisant le terme de ségrégation résidentielle (1) (p. 372) |
On parle aussi de « capital territorial » et d’injustice environnementale (lorsque les gens sont soumis à des risques environnementaux) et territoriale (lorsque certains lieux sont moins bien pourvus en ressources) (1) (p.372). Or les personnes âgées, en tant que citadins, peuvent évidemment être victimes de ségrégation résidentielles. Le document que nous avons consulté en parle abondamment. Ce que nous voudrions relever ici c’est la présence et le rôle des RPA dans la ville.
Facteur d’exclusion
On pourrait commencer par parler du chez-soi de la personne âgée, soit la maison ou le logement :
(…) la maison ou le logement, au-delà de sa caractéristique d’être un chez-soi, peut devenir pour les personnes âgées ayant de nombreuses incapacités un lieu d’isolement et d’invisibilité.(1) ( p. 376) |
L’auteure parle en fait de deux types d’exclusion qui semble être le fait (entre autre) de certaines personnes âgées vivant dans leur maison ou leur logement. Il y a l’exclusion par isolement que l’auteure définit comme étant
L’étiolement des liens avec les familles et les connaissances en raison de limitations physiques sévères de la personne âgée et de l’absence d’une desserte en transport adapté. Cet isolement peut aussi signifier des déplacements de plus en plus rares dans son propre quartier et ainsi la perte d’une sociabilité de quartier.(p.372) |
Il y a aussi l’exclusion spatiale qui
(…) fait référence au confinement au logement, l’idée d’être « captif » au sein d’un espace restreint, d’être exclu et invisible socialement par incapacité de se déplacer (ibid.) |
Or il semble que les résidences pour personnes âgées soient un bon moyen de contrer l’exclusion.
Le cas des résidences pour personnes âgées
En effet, il semblerait, selon cette auteure, qu’une résidence d’aînés permet de résoudre quelques problèmes liés à la ségrégation résidentielle:
Depuis quelques années, on a vu se multiplier les complexes résidentiels réservés aux personnes âgées dont certaines atteignent une taille considérable, ce qui leur permet d’intégrer dans leurs murs un éventail de services et d’équipements. Ces grands ensembles regroupent donc des ressources qui sont normalement situées en dehors du foyer des personnes âgées, leur permettant ainsi un accès aisé à ces ressources (p. 376) |
De plus,
Outre l’accès à ces ressources normalement situées à l’extérieur du foyer, ce type de résidences réservées aux aînés offre un milieu où les liens sociaux peuvent être établis ou entretenus en raison notamment des lieux de rencontres et des activités organisées. Cela est particulièrement vrai quand les aînés vont résider dans un complexe résidentiel situé dans un quartier ou ils ont passé un bon nombre d’années. (p. 376) |
Mais on pourrait ajouter à l’opposé que, toujours selon l’auteure, les résidences pour personnes âgées sont aussi créatrices d’inégalités entre les personnes âgées puisque certaines d’entre elles n’ont pas les moyens d’aller y vivre. L’auteure propose donc quelques solutions que nous vous invitons à lire.
Ce qui nous intéressait ici, c’était simplement d’aborder les résidences d’aînés dans une dynamique urbaine. Or en parlant de l’accès ou non des citadins à diverses ressources et en relevant le rôle important des RPA en ce sens, (du moins pour les personnes âgées qui ont les moyens d’aller y vivre), on redonne à celles-ci le rôle qu’elle doit avoir dans la ville. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que les résidences pour aînés sont la solution ultime pour contrer l’isolement des aînés mais simplement qu’elles ont, nous semble-t-il, un rôle à jouer. Et l’analyse des géographes apporte une vision intéressante.
REFERENCES
(1) SÉGUIN, Anne-Marie, « Vieillir en milieu urbain. Les enjeux liés à l’exclusion » Michèle CHARPENTIER, GUBERMAN, Nancy et Maryse Soulières, « Vivre et vieillir en milieu d’hébergement », Dans CHARPENTIER, M., GUBERMAN, N., BILLETTE, N., LAVOIE, J.-P., GRENIER, A., OLAZABAL, I., (dir.), Vieillir au pluriel, perspectives sociales, Collections problèmes sociaux, interventions sociale, PUQ, 2010, pp. 369-383.
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