- PDSB /RCR
- Hygiène et salubrité
- Droit (pour la rédaction des baux)
- Nutrition (les médias ont fait état récemment des repas dans les CHSLD)
- La langue (en particulier pour le cas des deux langues officielles)
Nous voudrions maintenant ajouter une autre « compétence » à cette liste, celle du travailleur social…
Les travailleurs sociaux dans le système de santé…
On connaît le rôle des travailleurs sociaux dans le système de santé. Or une étudiante s’est intéressée à leur formation en gérontologie. Son mémoire de maîtrise a fait l’objet d’un résumé paru dans le bulletin Encrâge, produit par le Centre de recherche sur le vieillissement de l’Université de Sherbrooke (1). On y apprend que :
Le paradoxe est complet : d’une part, la société québécoise prend peu à peu conscience de l’enjeu que représente le vieillissement ; d’autre part, rien n’oblige à s’y préparer dans les programmes de travail social, une profession tout de même répandue. (1) |
De fait,
Actuellement (…), la thématique du vieillissement n’est que très peu abordée et trouve surtout une place dans les cours en option. Pour l’essentiel, les divers programmes de formation font de la gérontologie une question de choix individuel ; choix du professeur qui décide ou non d’inclure des contenus sur les aînés dans son cours ; et choix de l’étudiant, qui décide de se former ou non de façon plus spécifique en ce domaine, en consacrant des travaux ou des stages qui abordent les questions entourant des clientèles âgées. (1) |
Bien sûr, plusieurs travailleurs sociaux qui œuvrent au sein des CLSC et qui suivent des personnes âgées, (dont celles qui vivent ou s’apprêtent à vivre dans une résidence) doivent posséder effectivement une connaissance du vieillissement suffisante. Mais est-ce le cas pour tous ? Avouons que la question mérite d’être posée…
Voilà pour le système de santé dans son ensemble. Passons maintenant au cas plus spécifique des RPA.
… et oeuvrant dans les résidence pour personnes âgées ?
Nous allons ici nous référer à un ouvrage consacré à la gérontologie sociale (2). Qu’est-ce qui justifierait, selon les auteurs, l’intervention des travailleurs sociaux dans les milieux d’hébergement? Nous vous invitons à lire le texte en entier mais voici certains points saillants.
Premièrement, au niveau du choix d’aller vivre dans une résidence d’aînés, de nombreuses personnes âgées ne semblent pas avoir voix au chapitre :
Actuellement, la décision de relocaliser une personne âgée s’appuie presque exclusivement sur l’évaluation de son autonomie fonctionnelle, ou plutôt de son niveau de perte physique ou cognitive. Dans tous ce processus, il y a sous-estimation des facteurs humains et sociaux (2) (p. 322) . |
Puis, devenus résidents, ces personnes âgées se heurtent souvent à d’autres obstacles:
Selon nous, la plupart des travailleurs qui dispensent des soins et des services au sein des milieux d’hébergement sont tellement pris dans le tourbillon journalier qu’ils en viennent à perdre conscience de leur position de pouvoir auprès des résidents (2) (p. 323) |
Enfin, les rapports entre résidents eux-mêmes peuvent être problématiques et ne favorisant pas l’intimité. Les auteurs parlent notamment de la mixité de la population dans les résidences pour personnes âgées. Ils rappellent que plusieurs types d’individus s’y côtoient: des aptes et des inaptes ; des riches et des pauvres ; des personnes malades et d’autres en santé mentale, d’autres encore qui ont des comportements perturbateurs. Bien plus, les auteurs soulignent qu’une hiérarchie s’installe souvent dans les milieux d’hébergement, fondée par exemple sur l’âge, l’ancienneté des résidents, leurs niveaux socio-économiques… Et cette hiérarchie est souvent favorisée par les employés eux-mêmes, qui ont parfois leur « préférés ».
En conséquence, ces auteurs proposent l’intervention des travailleurs dans les situations suivantes, que nous retranscrivons textuellement (2) (p.25) :
- en tant que médiateurs afin de minimiser les tensions entre résidents.
- en tant qu’avocat pour soutenir les résidents dans la défense de leurs droits.
- en tant qu’instigateur de pratiques sociales innovantes et « capacitantes ».
Alors, trouverons-nous sous peu des travailleurs sociaux dans la cohorte des employés qui travaillent dans les résidences pour aînés ?
REFERENCES
(1) GHYSLAINE LACHANCE, La formation en gérontologie : Le cas du travail social. Encrâge, Vol 14, No. 1 (Été 2011), p.2
http://www.csssiugs.ca/cdrv/from_fckeditor/fichiers/ENCRAGE/Encrage%20Fr_Ete_2011.pdf
(2) Voir Michèle CHARPENTIER, GUBERMAN, Nancy et Maryse Soulières, « Vivre et vieillir en milieu d’hébergement », Dans CHARPENTIER, M., GUBERMAN, N., BILLETTE, N., LAVOIE, J.-P., GRENIER, A., OLAZABAL, I., (dir.), Vieillir au pluriel, perspectives sociales, Collections problèmes sociaux, interventions sociale, PUQ, 2010, pp. 315-328.
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ptBRP 62.1